Le jeune milieu de terrain de Brescia, Marek Hamsik, est le premier gros coup réalisé par le club napolitain, cet été. A seulement 19 ans, le Slovaque est considéré comme l'un des joueurs les plus prometteurs d'Italie et compte déjà 2 sélections en équipe nationale slovaque. Souvent comparé à Pavel Nedved (son idole, par ailleurs), ce talent précoce était suivi de longue date par les recruteurs de clubs tels que Chelsea, l'AC Milan, le Celtic ou encore Liverpool. Après avoir enchaîné des performances extraordinaires, la révélation de l'ultime championnat de Série B ne manquait pas d'admirateurs.
L'ancien club de Maradona, jusqu'ici muet sur le marché des transferts, aura eu les faveurs de l'international slovaque, réalisant un très joli coup. Son statut de joueur de seconde division lui confère en effet une cote abordable. Cela ne risque plus d'être le cas à l'avenir. Le talent du jeune prodige fait l'unanimité auprès des observateurs, sa valeur devrait logiquement grimper en flèche.
Naples versera 5,5 millions à Brescia pour le transfert, au lieu des 7 millions initialement requis. Hamsik, qui va signer un contrat de 5 ans, s'est confié au directeur général du club, Pierpaolo Marino: «Je suis très heureux et fier d'avoir l'opportunité d'évoluer dans un club comme Naples. Il me tarde d'endosser ce maillot bleu ciel et de rencontrer mes nouveaux partenaires. Je suis convaincu que nous allons réussir de grandes choses, tous ensemble. Naples est une place forte du football italien. C'est un honneur pour moi de porter ce maillot en Série A.»
Interrogé au sujet de la ferveur légendaire des 70000 spectateurs du stade San Paolo, Hamsik répond de façon implacable: «Je n'ai pas souffert de la pression de ce stade en tant qu'adversaire». Avant d'enchaîner sur son avenir: «Je sais également que j'intéresse d'autres clubs. Ce seront à eux de décider de mon futur, en accord avec Naples. Je m'apprête à partir pour la Jamaïque pour quelques jours de vacances. Le contrat peut être signé sans aucun problème dès mon retour.»
De son côté, Aurelio De Laurentiis, Président de Naples, se dit très satisfait de cette première recrue: «Nous avons effectué une excellente opération. Je suis très content de rester fidèle à ma philosophie, à savoir renforcer l'équipe en y incorporant de jeunes talents. Hamsik est un grand espoir du football mondial».
Les propos du président napolitain sont confirmés et développés par divers mentors de Hamsik. Serse Cosmi, son entraîneur à Brescia depuis janvier, trace le portrait de son ex-protégé: «Marek a déjà la maturité d'un trentenaire. C'est dans ses gènes, il n'est pas originaire de l'Est par hasard! Ses qualités techniques sont exceptionnelles. Il me fait penser à Pavel Nedved. Les joueurs aussi précoces que lui sont très rares. Je l'ai baladé à tous les postes du milieu de terrain, y-compris derrière deux pointes. Il s'est toujours montré irréprochable.»
Encore sous le charme, le technicien poursuit: «Il peut évoluer excentré dans un milieu à trois, ou dans un registre plus défensif dans un dispositif à quatre éléments, devant la défense. Sans parler de sa sagacité tactique et de son caractère hors normes, sa devise est la simplicité: son jeu connait un minimum de déchets. Il est capable toutefois de nous régaler de gestes géniaux, principalement en phase offensive. Il sait s'insérer efficacement dans les défenses adverses. De surcroït, il est doté d'une frappe puissante et précise, aussi bien du droit que du gauche.»
Cosmi termine, convaincu: «Hamsik est du genre à ravir n'importe quel entraîneur. Naples a fait une affaire.»
Mario Somma, le prédécesseur de Cosmi à Brescia, loue quant à lui la qualité et l'humilité du Slovaque: «C'est le meilleur milieu de sa génération! Il a également la tête sur les épaules, il se comporte en grand professionnel. Il parle peu, travaille sérieusement et ne se plaint jamais." La touche finale vient de Dario Marcolin, entraîneur-adjoint cette saison à Brescia: "Si je devais le comparer à quelqu'un, je dirais que Marek est un Cambiasso en plus doué. Il est capable de faire vivre le ballon en deux touches maximum. S'il a l'opportunité de porter l'estocade dans les 25 derniers mètres, il n'hésite pas, trouvant le cadre la plupart du temps.»
Pour confirmer ces éloges, Marek Hamsik sait pertinemment ce qu'il lui reste à faire: franchir le pallier qui le conduira au sommet. Le chaud public napolitain devrait rapidement l'adopter.
Ecrit par Dufaud Fabrice
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